Pure XS, Giorgio Beverly Hills et le téléphone à cadran
Photo Mike Meyers @ unsplash.com
Dans cet article, je partage mon expérience de shopping du samedi dernier et je vous ramène en 1981, à la veille d’un chapitre unique de la parfumerie : la décennie 1985-95, « une poignée d’années qui ont accouché d’une moisson de parfums singuliers, osés, et surtout toujours esthétiquement irréprochables » (Ellena, J.-C., & Paillès, L., 2021, pp. 23-24).
Si vous êtes un·e habitué·e de l’Aroma Blog néerlandophone : le présent article peut vous surprendre. J’écrirai davantage sur l’expérience olfactive dans les mois à venir. Après tout, l’odorat constitue le principe actif le plus direct et (en état de bonne santé) littéralement inévitable de l’aromathérapie.
Ceci est un article « Débutant·e ». Cet article n’est pas destiné à se substituer à un avis médical professionnel, un diagnostic ou un traitement. Lisez les Conditions d’utilisation. Si vous débutez avec des huiles essentielles, lisez les Précautions d’emploi.
Une fois tout les 2 voir 3 ans je rends visite à une parfumerie. Je ne suis pas un grand consommateur de parfums « prêt à l’emploi » et je suis tout de suite bouleversé, en entrant dans un tel magasin, par l’excès d’odeurs désagréables qui n’ont pas attéri sur une bandelette de test et remplissent l’espace commercial surchauffé.
Pure XS
Aujourd’hui, j’avais une bonne raison pour m’y rendre. Mon flacon Pure XS Eau de Toilette (Paco Rabanne) (version homme) étant quasi-vide, j’étais curieux de savoir si l’arôme épicé d’un nouveau flacon, récemment ouvert, me séduirait encore. Le Gingembre a assuré : la note de tête a pénétré mes narines de façon imparable. J’ai été à nouveau accro.
Pure XS assemble toutes les fragrance individuelles sur lesquels je peux m’attarder pendant des heures : le Gingembre frais et des agrumes joyeux, la Myrrhe apaisante, des notes épicées chaudes et la douceur de la Vanille.
Pure XS assemble toutes les fragrance individuelles sur lesquels je peux m’attarder pendant des heures : le Gingembre frais et des agrumes joyeux, la Myrrhe apaisante, des notes épicées chaudes et la douceur de la Vanille.
Dans les notes de tête : le Gingembre, le Thym (!), le Grapefruit (ah ! Grapefruit ou Pomelo ou Pamplemousse : la confusion persiste) et la Bergamote d’Italie. En note de fond : la Myrrhe, mon amour inconditionnel, fusionné avec quelques notes boisées. Entre les deux : la pure douceur de la Vanille. Exceptionnellement j’accepte le Patchouli, sachant que le contact avec cette plante me provoque des maux de tête.
Entre paranthèses : pour étudier l’effet menaçant du Patchouli sur mon bien-être, j’ai emporté une bandelette de test avec Coco Mademoiselle de Chanel. C’est le Patchouli plus le Vétiver ! A propos de Coco Mademoiselle, lisez, en néerlandais : Dromerige Kokosolie (Cocos nucifera)
Giorgio Beverly Hills
Mon samedi shopping était aussi motivé par un post Insta de @atticlabperfume dans lequel Renske van Vroonhoven évoque le souvenir d’une icône (mot courant en parfumerie dont je me sers ici car ça fait quand-même très branché) des années 1980 : Giorgio Beverly Hills. Elle dénomme le parfum « le soleil dans une bouteille ». La base du parfum est Rodeo Drive, Beverly Hills, CA, États-Unis. Vous trouverez plus d’informations sur Renske en bas de cet article.
Nous voilà en 1981, j’avais 12 ans. Il est probable que j’ai « rencontré » Giorgio dans les premiers épisodes amoureuses innocentes de mon adolescence. Ah, ces années d’adolescence ! Renske : « Si vous sentez Giorgio maintenant, dans n’importe quelle formulation, c’est fort, criard, décadent et provoque peut-être des maux de tête. » C’était un peu comme ça pendant ces jeunes années : une action maladroite et démesurée, parce que sans notion de mesure.
La faim de parfum
Giorgio était introuvable sur les étagères et une faim de parfum m’a envahi. Quand j’avais intérrogé la vendeuse (qui était probablement trop jeune pour fréquenter mes cousins) au sujet de Giorgio, elle a souri. Son expression semblait cacher un vrai rire. Est-ce que ma question relevait d’une époque révolue ? Peut-être mon questionnement était franchement hilarant et la gentille vendeuse, bien éduquée, maîtrisait son éclat de rire ? Ou était-ce juste mignon ?
Renske écrit : « Comme toutes les choses des années 1980 (…) elles sont si prononcées, si pleines de vie, que nous ne pouvons plus les utiliser en ces temps beaucoup plus sérieux, décents et maussades. »
Renske écrit : « Comme toutes les choses des années 1980 (…) elles sont si prononcées, si pleines de vie, que nous ne pouvons plus les utiliser en ces temps beaucoup plus sérieux, décents et maussades. » C’est peut-être ce sentiment qui m’envahissait en quittant la parfumerie. Peut-être j’éprouve la nostalgie de cette époque où l’on attendait de revoir sa copine, dehors dans le froid de l’hiver mais rempli du feu de l’attente, sans smartphone et donc sans WhatsApp, sans e-mail mobile et avec un téléphone à cadran cablé dans la maison parentale qui ne facilitait pas du tout les rencontres amoureuses.
Suis-je en faim de parfums fin de XXe siècle, ou en manque de ce temps hors du temps où nous avions tout le temps ?
A propos de Renske van Vroonhoven
Renske van Vroonhoven est parfumeuse et designer passionné. Avec sa pratique interdisciplinaire, elle conçoit des expériences intégrales, axées sur le toucher, le goût et l’odorat. Renske lance son label Attic Lab en 2018. Elle participe à l’Open Source Scent Lab à Arnhem (Pays-Bas) et elle co-crée Memory Bar en 2022, une installation multi-sensorielle intégrant images, toucher, goût et odorat. Renkse est professeure invitée au KABK à Den Haag (Pays-Bas) et à ArtEZ à Arnhem (Pays-Bas).
Photo Mike Meyers @ unsplash.com
Cet œuvre est protégée par le droit d’auteur. Contactez-moi si vous souhaitez utiliser un extrait.