COVID-19 : les huiles essentielles dans la lutte contre le coronavirus SARS-CoV-2
La diffusion et le gel hydro-alcoolique aux huiles essentielles
Ceci est un article pour les lecteur·rice·s « Formé·e ou avec expérience ». Cet article n’est pas destiné à se substituer à un avis médical professionnel, un diagnostic ou un traitement. Lisez les Conditions d’utilisation. Si vous débutez avec des huiles essentielles, lisez les Précautions d’emploi.
Le nombre d’articles sur le rôle que les huiles essentielles (HE) peuvent jouer dans la prévention et le traitement de la maladie COVID-19 ne cesse d’augmenter. Les HE sont-elles indiquées dans la prévention et le traitement des infections virales, tout comme pour les infections bactériennes, fongiques et parasitaires? L’activité antivirale des HE s’avère-t-elle également utile dans la lutte contre le virus SARS-CoV-2? Est-ce que les HE peuvent guérir la maladie COVID-19?
Ce mois-ci (mars 2020), Shannon Becker, PhD RA, a publié une contribution pour le Tisserand Institute (Becker, 2020). Dans cet article-ci, je passe en revue certains éléments importants de son travail. Vous lirez également un travail étendu sur une synergie (mélange) d’HE créée par Dominique Baudoux, pharmacien, fondateur de Pranarom et du Collège International d’Aromathérapie Dominique Baudoux, dans laquelle il choisit des HE alliant plusieurs mécanismes d’action antiviraux à large spectre auxquels s’ajoutent une activité anti-inflammatoire et une activité anticatarrhale (contre la formation des mucosités avec inflammation associée des muqueuses).
Du point de vue de la science et de la médecine occidentale, aucune recherche n’a été menée à ce jour sur l’effet des HE, ou de leurs constituants, sur le virus SARS-CoV-2, ni sur l’utilisation comme traitement curatif (en tant que médicament) de la maladie COVID-19. Cela signifie qu’aucune directive n’est actuellement disponible pour une application thérapeutique (clinique). Il n’est donc pas prouvé que les HE agissent comme un traitement médical curatif. Mais que risque-t-on à les utiliser dans ce contexte alors qu’elles sont pharmacologiquement actives sur de nombreux autres virus ?
La raison en est non seulement que le SRAS-CoV-2 était un virus jusqu’ici inconnu et que le temps disponible pour mener des recherches est trop limité. Pour en savoir plus, consultez l’encadré Les huiles essentielles en tant que médicament.
Voici une prise de position avec laquelle chaque médecin et scientifique sera en paix. Est-ce à dire que les HE sont mises à l’écart dans la lutte contre le SRAS-CoV-2? Peut-être pas. Simplement, la science n’a pas encore examiné la question et, conformément à notre approche médicale occidentale en matière de santé et de maladie, nous (en tant que société) n’y voyons aucune application clinique.
Les huiles essentielles en tant que médicament
Les plantes constituent la base de la médecine pharmaceutique, mais les huiles essentielles doivent encore gagner leur place dans la médecine occidentale. Au cours des deux dernières décennies, le nombre d’études scientifiques a connu une croissance remarquable. Ce regain d’intérêt est motivé par un certain nombre de problèmes de santé qui se font sentir à l’échelle mondiale. Prenons par exemple la résistance aux antibiotiques (bactéries qui ne sont plus sensibles à un antibiotique), à laquelle l’effet antibactérien des huiles essentielles peut apporter une réponse, en association ou non avec des antibiotiques.
Un exemple de l’intérêt croissant que portent les scientifiques peut être trouvé à Louvain (Belgique). Des chercheurs du Vlaams Instituut voor Biotechnologie (VIB) (l’institut flamand pour la biotechnologie), du Département de Biologie et du Laboratory of Molecular Cell Biology (le laboratoire de biologie cellulaire moléculaire) de la KU Leuven (Louvain, Belgique) ont étudié la question de savoir si les huiles essentielles peuvent être soumises aux mêmes tests que d’autres médicaments potentiels. Dans leur publication de février 2020, les auteurs concluent que les composants des huiles essentielles sont une source potentielle de médicaments et mériteraient plus d’attention dans l’avenir. Les huiles essentielles ont des propriétés spécifiques qui peuvent être utiles dans certaines applications thérapeutiques telles que les maladies pulmonaires ou respiratoires, l’administration transdermique et les maladies du système nerveux central (Feyaerts, Luyten et Van Dijck, 2020).
Les coronavirus
Etudions le virus et la maladie de plus près. Le virus a été nommé SARS-CoV-2, la maladie est appelée COVID-19. Le SRAS-CoV-2 est le plus récent dans la série des sept coronavirus. Le nom corona (couronne) est inspiré de la forme pointue des protéines à pointe avec lesquelles le virus pénètre dans les cellules humaines. Quatre des coronavirus provoquent des infections des voies respiratoires supérieures ; trois autres (SARS-CoV, MERS-CoV, et maintenant aussi SARS-CoV-2) provoquent de graves infections des voies respiratoires inférieures (poumons) (SRAS, syndrome respiratoire aigu sévère ; MERS, syndrome respiratoire du Moyen-Orient et COVID-19, respectivement) (Becker, 2020).
Le SARS-CoV (en 2002) et le MERS-CoV (en 2012) ont déjà prouvé leur effet destructeur. Connaissons-nous le rôle que les HE peuvent jouer dans le combat contre les coronavirus? Une étude in vitro (en milieu de culture) de 2008 a évalué l’effet d’une l’huile essentielle obtenue des baies de Laurier (Laurus nobilis) (des baies, et non pas de la feuille du Laurier) sur le SRAS-CoV, le virus qui a causé une épidémie mondiale en 2002-2003. Les auteurs notent l’effet virucide* de l’HE sur le SRAS-CoV. Cependant, pour un certain nombre de raisons, les résultats sont moins prometteurs qu’il n’y paraît. Si vous souhaitez en savoir plus, lisez l’article de Shannon Becker Essential Oils and Coronaviruses (Becker, 2020).
* L’effet antiviral d’une HE signifie que l’extrait inhibe ou freine la croissance d’un virus. L’effet virucide d’une HE signifie qu’un virus est désactivé ou détruit par l’extrait.
Les virus grippaux
Que savons-nous sur l’effet des l’HE sur les virus qui « ressemblent » au SARS-CoV? Les coronavirus, comme les virus grippaux (qui provoquent la grippe, influenza), affectent les voies respiratoires et provoquent des « chocs ou tempêtes de cytokines » suivies d’une pneumonie et éventuellement la mort (Becker, 2018). La recherche montre que certains virus ayant une enveloppe virale sont désactivés par certains HE. Le SARS-CoV et le virus de la grippe IAV (virus de la grippe A, virus de la grippe A (H1N1)) sont des virus dits encapsulés ou à enveloppe nucléaire (membrane nucléaire). Lorsque le virus pénètre dans la cellule humaine, l’enveloppe doit être détruite (viral uncoating, décapsidation) pour permettre au virus de pénétrer dans le cytoplasme de la cellule. L’action de certaines HE empêche la dégradation de l’enveloppe du virus. Des études in vitro montrent que l’HE Arbre à thé (Tea tree) (Melaleuca alternifolia, feuille) inhibe la grippe aux premiers stades en empêchant la dégradation de la gaine (Garozzo et al., 2009).
Becker soutient que la pertinence pour les patients grippaux est peu probable et que nous ne pouvons pas supposer que les mêmes composants de l’HE Arbre à thé auraient le même effet sur les coronavirus (Becker, 2020).
Becker soutient que la pertinence pour les patients grippaux est peu probable et que nous ne pouvons pas supposer que les mêmes composants de l’HE Arbre à thé auraient le même effet sur les coronavirus (Becker, 2020). Parce que les types de virus sont bien différents les uns des autres. Les virus se présentent sous une grande variété de formes : virus de la grippe , virus du papillome humain (HPV), virus de l’herpès simplex (HSV-1 et HSV-2), VIH … L’action antivirale des HE, décrite dans la littérature, ne s’applique pas sur tous les types de virus. Par exemple, l’HE Arbre à thé mentionnée ci-dessus inhibe la prolifération des virus de la grippe dans les cellules in vitro, mais l’extrait ne montre cet effet que dans une mesure limitée dans les virus de l’herpès HSV-1 et HSV-2 (Garozzo et al., 2009).
De plus, une HE qui tue des virus dans l’air ou sur la peau est bien autre chose qu’une HE qui inhibe l’action d’un virus une fois que celui-ci a envahi le corps humain. C’est pourquoi Becker préconise d’investir dans l’application préventive des HE afin de prévenir la contamination (Becker, 2020).
La réponse est à trouver dans, d’une part, la prévention de l’infection ; d’autre part dans le renforcement de l’immunité, afin que le virus soit rapidement éliminé par le système immunitaire.
En ce qui concerne la prévention de la contamination, il est question de savoir s’il est possible que les HE possédant des propriétés antivirales et/ou virucides exercent également leur effet sur le virus SRAS-CoV-2. L’argument que, dans les circonstances actuelles, nous devons utiliser tous les moyens médicaux à notre disposition pour mettre fin à la pandémie donne à la question la légitimité nécessaire. Pourquoi ne revennons-nous pas, avec un esprit critique mais ouvert et curieux, à l’ancienne médecine à base de plantes (phytothérapie) et aux systèmes médicaux issus des quatre coins du monde ?
Quelles HE méritent notre attention ? Nous savons que certaines HE possèdent un effet antiviral et/ou virucide sur les différents types du virus de la grippe. Pour une revue détaillée des études et des HE examinées, je vous invite à lire l’article de Shannon Becker de 2018, Essential Oils to Prevent the Spread of Flu (Les huiles essentielles pour la prévention de la propagation de la grippe) (Becker, 2018). La plupart des études citées examinent les effets sur le virus de la grippe H1N1. Si vous n’avez pas lu la première question et réponse ci-dessus, je répète que nous ne pouvons pas supposer que les HE étudiées ont le même effet sur le virus SRAS-CoV-2.
Dans la liste des HE citées par Becker, je choisis un certain nombre d’extraits qui sont couramment disponibles et qui, à l’exception de l’HE Arbre à thé (lisez les précautions), sont faciles à mettre en oeuvre par diffusion (voir ci-dessous):
- Ess. Bergamotier (Citrus bergamia of C. aurantium subsp. bergamia, zeste)
- HE Eucalyptus globuleux (Eucalyptus globulus, feuille)
- HE Giroflier (Syzygium aromaticum ou Eugenia caryophyllus, clou)
- HE Lemongrass de l’Inde (Cymbopogon flexuosus, herbe)
- HE Arbre à thé ou Tea tree (Melaleuca alternifolia, feuille)
- HE Thym vulgaire CT linalol (Thymus vulgaris CT linalol, sommité fleurie)
Qu’en est-il du renforcement de l’immunité? L’action immunostimulante des HE est souvent associée à l’action anti-inflammatoire. Saad et ses collègues illustrent l’action immunostimulante par l’effet anti-inflammatoire d’un certain nombre de composants (Saad & et. Al., 2013, p. 277). Par exemple
HE Arbre à thé ou Tea tree (Melaleuca alternifolia, feuille) contient du terpinène-4-ol (41,35%) (# OF23177), un alcool terpénique qui inhibe le processus inflammatoire.
Un effet similaire est attribué au phénol aromatique eugénol, que l’on trouve dans l’HE Giroflier (Eugenia caryophyllus ou Syzygium aromaticum, clou) (78,19%) (# OF27853).
L’HE Lemongrass (Cymbopogon citratus, herbe) contient les aldéhydes terpéniques néral (31,74%) et géranial (40,15%), nommés citrals (# OF20407). L’effet immunostimulant de l’HE Lemongrass serait dû aux molécules néral et géranial (Rhind, 2016, p. 124). Dans la sélection des HE ci-dessus, dont l’action a été étudiée sur le virus de la grippe H1N1, vous trouvez l’HE Lemongrass de l’Inde (Cymbopogon flexuosus, herbe). Cette HE possède un profil biochimique similaire à l’HE Lemongrass.
Comment utiliser ces HE ? Le chemin des études in vitro, en passant par la recherche in vivo (dans les organismes vivants), aux applications thérapeutiques (cliniques) utiles est long. Usachev et ses collègues ont fait un pas en avant en 2013. Ils ont étudié l’effet de la diffusion de l’HE Arbre à thé sur le virus de la grippe IAV (Influenza A Virus, virus de la grippe A (H1N1), qui est souvent responsable de la grippe saisonnière) présent dans l’air ambiant. Leur étude montre que lors de la diffusion active de l’HE Arbre à thé avec un diffuseur pendant deux secondes, presque tous les virus présents dans l’air sont éliminés après 10 minutes (Usachev, Pyankov, Usacheva et Agranovski, 2013).
Application : la diffusion
La diffusion des HE est une façon pratique, simple et probablement parmi les plus sûres (de toutes les méthodes d’application) de mettre en oeuvre les HE. Utilisez un diffuseur classique ou ultrasonique. Le diffuseur classique est en verre et ne nécessite pas d’eau, un diffuseur ultrasonique fonctionne avec de l’eau.
Préparez un mélange avec de 2 à 4 HE différentes, choisis dans la liste des HE ci-dessus. Le but sera d’associer des HE ayant des propriétés complémentaires (en plus de l’effet antiviral qu’elles ont en commun). Dominique Baudoux, pharmacien, fondateur de Pranarom et du Collège International d’Aromathérapie Dominique Baudoux, propose la formule suivante, dans laquelle il choisit des HE alliant plusieurs mécanismes d’action antiviraux à large spectre auxquels s’ajoutent une activité anti-inflammatoire et une activité anticatarrhale (contre la formation des mucus avec inflammation associée des muqueuses). Si vous souhaitez en savoir plus sur ces propriétés, vous trouverez suffisamment d’inspiration dans l’article L’étagère à livres du professionnel.
Il n’est pas toujours évidente de mesurer un volume d’HE en millilitres (ml). Il peut être plus simple de compter en gouttes. Ce qui importe, c’est que vous utilisez le même rapport de volume entre les différentes HE qui constituent votre mélange. Dans la liste ci-dessous, vous trouverez à la fois l’indication en ml et le nombre de gouttes. L’indication en ml est destinée à la préparation d’un flacon de stockage (voir plus loin : La pratique option 1) ; utilisez l’indication en gouttes si vous rajoutez vos huiles essentielles directement dans votre diffuseur, à chaque session de pulvérisation (voir plus loin : La pratique option 2) :
- HE Ravintsara (Cinnamomum camphora CT cinéole, feuille) 4 ml ou 4 gouttes
- HE Thym vulgaire CT linalol (Thymus vulgaris CT linalol, sommité fleurie) 3 ml ou 3 gouttes
- HE Eucalyptus mentholé (Eucalyptus dives CT pipéritone, feuille) 2 ml ou 2 gouttes (lisez les précautions)
- HE Giroflier (Syzygium aromaticum ou Eugenia caryophyllus, clou) 1 ml ou 1 goutte (lisez les précautions)
L’HE Ravintsara et l’HE Eucalyptus mentholé ne sont pas inclus dans l’article de Becker 2018, mais font parties des grands classiques de la gestion des maladies hivernales.
L’HE Ravintsara est obtenu par distillation des feuilles du camphrier (arbre à camphre, Cinnamomum camphora), un arbre de la famille des Lauracées (Lauraceae).
Vous n’avez pas de l’HE Ravintsara sous la main, mais vous disposez d’une HE du genre Eucalyptus ? Remplacez l’HE Ravintsara par l’HE Eucalyptus radié (Eucalyptus radiata ou E. radiata subsp. radiata, feuille). E. globulus est l’espèce du genre Eucalyptus le plus courant dans les magasins et les pharmacies. Cependant, choisissez l’HE Eucalyptus radié plutôt que l’HE Eucalyptus globuleux. Ce dernier contient des concentrations très élevées de 1,8-cinéole et doit être évité pendant la grossesse et chez les bébés jusqu’à 30 mois.
L’HE Mandravasarotra ou Saro (Cinnamosma fragrans, feuille) est la version adaptée aux enfants de l’HE Ravintsara. Chez les enfants de moins d’un an, remplacez l’HE Ravintsara par l’HE Mandravasarotra qui contient une concentration plus faible de 1,8-cinéole. L’HE Mandravasarotra EO vous offre également un arôme épicé et floral qui rend la diffusion plus agréable.
Le genre Thymus des Lamiacées (Lamiaceae ou Labiatae) compte un grand nombre d’espèces aux actions médicinales puissantes, dont Thymus vulgaris et Thymus satureioides (chémotype bornéol) sont les principaux représentants. Le Thym est couramment utilisé dans le traitement des maladies de la gorge, des oreilles et des infections respiratoires. Choisissez l’HE Thym vulgaire CT linalol (Thymus vulgaris CT linalol, sommité fleurie).
L’HE Eucalyptus mentholé est obtenue en distillant les feuilles d’Eucalyptus dives, l’arbre australien à l’écorce gris-blanc. Comme son nom l’indique, l’extrait a un arôme mentholé. L’huile est utilisée pour l’inflammation des fosses nasales autour du nez (sinusite). L’effet anticatarrhal (mucolytique) est attribué à la cétone pipéritone.
L’HE Giroflier est obtenu par distillation du bouton floral du giroflier (Syzygium aromaticum ou Eugenia caryophyllus). Le clou de girofle est le bouton floral séché. L’HE Giroflier est utilisé, par exemple, lorsque la puissance thérapeutique doit monter d’un cran afin de prévenir et de traiter une désinfection bactérienne après une infection virale. Le phénol aromatique eugénol de Ll’HE Giroflier est connu pour son effet anti-infectieux à large spectre. Si vous n’appréciez pas l’arôme pénétrant de l’extrait, utilisez la même formule mais sans l’HE Giroflier. Il y a des chances que le mélange suivant vous plaira davantage lors de la diffusion :
- HE Ravintsara (Cinnamomum camphora CT cinéole, feuille) 4 ml ou 4 gouttes
- HE Thym vulgaire CT linalol (Thymus vulgaris CT linalol, sommité fleurie) 3 ml ou 3 gouttes
- HE Eucalyptus mentholé (Eucalyptus dives CT pipéritone, feuille) 2 ml of 2 gouttes (lisez les précautions)
La pratique
Option 1 : préparez un stock de votre mélange dans un flacon en verre marron de, par exemple, 30 ml (en vente en pharmacie). Rajoutez 3 fois la formule :
- HE Ravintsara 4 ml x 3 = 12 ml (avec un flacon d’HE de 10 mlil vous manque donc 2 ml : pas de problème, respectez les 10 ml)
- HE Thym vulgaire CT linalol 3 ml x 3 = 9 ml (avec un flacon de 10 ml vous en avez 1 ml de trop : pas de problème, utilisez le flacon de 10 ml en entier)
- HE Eucalyptus mentholé 2 ml x 3 = 6 ml (c’est environ 2/3 d’un flacon de 10 ml) (lisez les précautions)
- HE Giroflier 1 ml ou 1 goutte (c’est environ un tiers d’un flacon de 10 ml) (lisez les précautions)
A chaque séance de diffusion, rajoutez 5 gouttes de votre flacon de stockage à l’eau de votre diffuseur.
Option 2 : Si vous ne souhaitez pas préparer un flacon de stockage, rajoutez l’HE choisie directement dans votre diffuseur à chaque session de diffusion. Dans ce cas, vous compterez donc un total de 10 gouttes.
Vous n’avez-vous pas toutes les HE à disposition ? Utilisez deux ou trois HE, par exemple :
- HE Ravintsara 4 gouttes
- HE Thym vulgaire CT linalol 3 gouttes
Choisissez le nombre de gouttes selon vos préférences et en fonction de la taille de la pièce dans laquelle vous diffusez, de l’intensité de l’arôme de vos HE choisies et de la durée et de la fréquence de diffusion. Par exemple, diffusez pendant 30 minutes ou 1 heure et répétez 2 à 3 fois par jour, ou une fois avant de vous coucher. Évitez la diffusion pendant le sommeil.
Application : le gel hydro-alcoolique
Baudoux utilise la même formule pour désinfecter les mains. Ajoutez votre mélange à un gel hydro-alcoolique afin d’obtenir une dillution des HE de 5%. Par exemple : ajoutez 5 ml de votre flacon de stockage d’HE à un flacon de gel hydro-alcoolique de 100 ml, soit 150 gouttes.
Si vous n’avez pas créé de flacon de stockage d’HE, utilisez les quantités suivantes pour un même total de 150 gouttes :
- HE Ravintsara (Cinnamomum camphora CT cinéole, feuille) 60 gouttes (= 2 ml = un cinquième d’un flacon de 10 ml)
- HE Thym vulgaire CT linalol (Thymus vulgaris CT linalol, sommité fleurie) 45 gouttes
- HE Eucalyptus mentholé (Eucalyptus dives CT pipéritone, feuille) 30 gouttes (lisez les précautions)
- HE Giroflier (Syzygium aromaticum ou Eugenia caryophyllus, clou) 15 gouttes (lisez les précautions)
Précautions
En plus des précautions générales, des précautions spécifiques s’appliquent aux huiles essentielles et aux essences (extraits froids) citées dans cet article :
L’HE Arbre à thé n’est pas recommandé pour la diffusion en raison de son arôme pénétrant et « désagréable ». N’oubliez pas que les HE sont des produits extrêmement concentrés. Ne pas utiliser l’HE Arbre à thé par application cutanée chez les bébés jusqu’à 1 an (Baudoux, 2017, p. 96-97, 123).
L’essence Bergamote contient des furocumarines, dont les molécules controversées bergaptene (5-méthoxypsoralène), bergaptol et bergamottine (Dugrand & et. Al., 2015, p. 3), ce qui rend l’extrait photosensibilisant lorsqu’il est appliqué sur la peau. La peau réagit excessivement au soleil et des rougeurs peuvent survenir. Évitez donc d’utiliser l’essence Bergamote dans un gel hydro-alcoolique.
L’HE Eucalyptus globuleux est peut-être l’espèce la plus couramment disponible du genre Eucalyptus. Cependant, choisissez l’HE Eucalyptus radiata (Eucalyptus radiata ou E. radiata subsp. radiata, feuille) ou l’HE Ravintsara EO (Cinnamomum camphora CT cinéole, feuille) plutôt que l’HE E. globulus : ce dernier contient des concentrations très élevées de 1,8 cinéole. Ne pas utiliser d’extraits contenant des oxydes terpéniques (1,8-cinéole) en concentration élevée pendant la grossesse, l’allaitement, les bébés jusqu’à 30 mois et en cas de troubles neurologiques, ainsi que chez les personnes ayant un terrain familial convulsif ou épileptique (Baudoux, 2017, p. 96-97 228).
L’HE Giroflier a un arôme riche et pénétrant, sucré et épicé, avec des notes de fruits et de bois. Si vous estimez que les doses indiquées ci-dessus soient trop fortes, voir même irritantes, limitez votre dose. L’HE Giroflier contient des phénols : l’extrait est irritant pour la peau. En application cutanée, ne pas appliquer pur sur la peau, mais diluer. Par diffusion, évitez les huiles contenant des phénols à des concentrations élevées ou limitez la concentration. L’HE Giroflier contient également de l’eugénol : évitez d’utiliser l’huile pendant la grossesse et chez les bébés jusqu’à 1 an (Baudoux, 2017, pp. 96-97, 274).
L’HE Thym vulgaire CT linalol contient le cétone camphre, bien qu’en faible concentration (par exemple 2%, # OF32022). En application cutanée pendant la grossesse, vous limitez l’utilisation de l’HE à un maximum de 20%. En application cutanée pendant l’allaitement, limitez l’utilisation de l’HE à maxi 20%. En application cutanée chez les bébés jusqu’à 30 mois, limitez l’emploi de l’HE à maxi 10% (Baudoux, 2017, pp.96-97, 481).
L’HE Eucalyptus mentholé contient une concentration significative de la cétone pipéritone (typ. 47%). Ne pas utiliser d’extraits contenant des cétones en cas de troubles neurologiques, pendant la grossesse, chez les bébés jusqu’à 30 mois ayant des antécédents convulsifs ou épileptiques (du bébé) ou familiaux ou d’autres troubles neurologiques (Baudoux, 2017, p. 96-97, 232).
Dans cet article, je décris l’application cutanée (sur la peau) et la diffusion d’extraits de plantes aromatiques. J’exclus explicitement les autres voies d’administration (y compris la voie orale et la voie sublinguale). Bien que la plupart des huiles essentielles soient commercialisées en tant que complément alimentaire (Belgique) et soient donc, en principe, adaptées à la prise orale, je réserve leur utilisation thérapeutique par voie orale et par voie sublinguale aux domaines d’expertise des pharmaciens et des médecins. En cas de doute, consultez un pharmacien ou un médecin.
Littérature
Dans ce texte, je fais référence à des analyse biochimiques. Un numéro de lot (par exemple: #OF22303) fait référence à une fiche d’analyse de Pranarôm International. Je cite également des chiffres issus d’analyses biochimiques dans Essential Oil Safety de Tisserand et Young (Tisserand & Young, 2014).
Recherche
Becker, S. (2018, 12 16). Essential Oils to Prevent the Spread of Flu. Tisserand Institute: https://tisserandinstitute.org/essential-oils-flu/
Becker, S. (2020, 3 18). Essential Oils and Coronaviruses. Tisserand Institute: https://tisserandinstitute.org/essential-oils-coronavirus/
Dugrand-Judek Audray, Olry Alexandre, Hehn Alain, Costantino Gilles, Ollitrault Patrick, Froelicher Yann,, & Bourgaud Frédéric (2015). The Distribution of Coumarins and Furanocoumarins in Citrus Species Closely Matches Citrus Phylogeny and Reflects the Organization of Biosynthetic Pathways. PLoS ONE, 10(11). https://doi.org/10.1371/journal.pone.0142757
Feyaerts, A. F., Luyten, W.,, & Van Dijck, P. (2020). Striking essential oil: tapping into a largely unexplored source for drug discovery. Scientific Reports, 10(1). https://doi.org/10.1038/s41598-020-59332-5
Garozzo, A., Timpanaro, R., Bisignano, B., Furneri, P.M., Bisignano, G., & Castro, A. (2009). In vitro antiviral activity of Melaleuca alternifolia essential oil. Letters in Applied Microbiology, 49(6), 806–808. https://doi.org/10.1111/j.1472-765x.2009.02740.x
Saad, Nizar Y., Muller, Christian D., & Lobstein, Annelise (2013). Major bioactivities and mechanism of action of essential oils and their components. Flavour and Fragrance Journal, 28(5), 269–279. https://doi.org/10.1002/ffj.3165
Usachev, Evgeny V., Pyankov, Oleg V., Usacheva, Olga V., & Agranovski, Igor E. (2013). Antiviral activity of tea tree and eucalyptus oil aerosol and vapour. Journal of Aerosol Science, 59, 22–30. https://doi.org/10.1016/j.jaerosci.2013.01.004
Livres
Baudoux, D. (2010). Les cahiers pratiques d’aromathérapie selon l’école française – Volume 1 – Pédiatrie (Edition 2011 ed.). Lanoo.
Baudoux, D. (2017). Aromathérapie – 100 huiles essentielles. Dunod. https://www.dunod.com/livres-dominique-baudoux
Rhind, P. J. (2016). Aromatherapeutic blending – Essential oils in synergy. London: Singing Dragon.
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Comment commander ? Êtes vous fabricant ? Je connais pas mal! les huiles! pour m’en servir moi même j’aimerais la potion » magique » en cas où ? Et les prix ! Merci d’avance
Bonjour Fabienne, désolé, je ne vends pas de produits. Les huiles essentielles sont en vente en pharmacie et en magasin « nature ». Les prix varient, plusieurs paramètres rentrent en jeu. N’hésitez-pas à demander conseil à votre pharmacien ou commerçant. Bien à vous, Geert
Bjr pour moi les huiles essentielles sont d’une évidence.
Merci pour vos infos et particulièrement cette histoire de virus.
Souhaitons qu’ils ne mettent pas de barrières comme ils le font en homéopathie et phytothérapie.
De toute façon défendons nous.
Cordialement
Martine Abauzit/ kaminski
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